Le Nyonnais de 57 ans, Steve NIEDERHAUSER est bien connu dans le milieu du rallye en Suisse. Fort de ses trente années d’expérience dans le baquet de droite, le vaudois s’est lancé un nouveau défi à la mi-mai puisqu’il a rejoint les terres arides de l’Afrique du Nord pour y affronter les quelques 1’608 kilomètres dont 365 kilomètres d’épreuves spéciales du 12e Maroc Historic Rally reliant Rabat à Marrakech. Il épaulait Franck SERVAIS et son emblématique Porsche 911 SC dans l’aventure.
Steve, comment s’est déroulée cette expérience africaine avec un tracé que nous qualifierons de poussiéreux ?
J’ai vécu une expérience extraordinaire dans un environnement totalement nouveau étant donné que je ne m’étais jamais rendu sur ce continent. Les pistes marocaines arboraient un revêtement extrêmement piégeux. Grip ou pas grip, c’était la grande inconnue pour régler mon rythme au niveau des notes.
Quant aux reconnaissances, je ne peux que remercier Maxime Vilmot qui nous a fait un boulot de dingue en nous fournissant notamment l’entier des notes ainsi que les vidéos des spéciales afin de pouvoir les travailler chez soi ce qui nous a évité une bonne semaine supplémentaire de recos sur place.
Le Maroc est un pays relativement connu pour les différentes compétitions de sports mécaniques qui s’y déroule, comment as-tu organisé les préparatifs d’un tel déplacement ?
La gestion de ce rallye a été millimétrée par mon pilote Frank SERVAIS qui en est à son 10e Rallye du Maroc ainsi que PENTACAR, team italien très expérimenté et grand spécialiste Porsche Historique qui assurait également la logistique pour deux autres équipages italiens engagés sur l’épreuve.
Il a fallu organiser le transport de la voiture jusqu’au ferry, puis traverser la Méditerranée jusqu’à Tanger ainsi que l’assistance pour les 6 étapes de ce Maroc History Rally. De l’achat des billets d’avion pour l’équipage en passant par la location d’un véhicule pour les recos sans oublier la réservation de l’hôtel pour une délégation de 12 personnes de même que la subsistance pour toute la durée de la compétition. La phase de reconnaissance pour les deux premières étapes complète l’organisation d’avant rallye.
La terre, le sable, ce sont des surfaces sur lesquelles nous ne sommes pas habitués à te voir rouler, quelles ont été tes sensations ?
Les sensations étaient extraordinaires. La vitesse atteinte sur ces pistes désertiques était juste magique. Il fallait toutefois passablement d’anticipation et de provocation pour faire tourner la voiture, surtout avec une auto de type propulsion.
Le plus difficile à apprivoiser était sans nul doute le revêtement qui changeait en permanence, tout comme l’adhérence. La complexité se résumait a rouler tantôt sur des billes tantôt sur des portions qui pourraient s’apparenter à la spéciale des Cols en dessus de Sembrancher (n.d.l.r : Rallye International du Valais) avec du grip. En résumé, que du bonheur.
L’assistance au milieu du désert, sans grande infrastructure et parfois même à la tombée de la nuit… Un travail compliqué pour votre équipe d’assistance ?
L’assistance à l’ancienne, sans parc entre les spéciales, le long de la route c’est un gros job à gérer d’autant plus quand tu ne connais pas les routes et la région.
L’assistance du soir consistait à un reconditionnement total de la voiture sans limite de temps. Un travail considérable accomplit avec une perfection et une qualité professionnelle incomparable par l’équipe italienne de PENTACAR que nous avions mandaté pour cette épreuve.
Une erreur dans le 5e chrono vous contraint à l’abandon et vous force à poursuivre l’épreuve en SuperRally avec à la clé plusieurs minutes de pénalités qui vous ont été infligées. Peux-tu nous en expliquer les raisons ?
Notre sortie de route est due à la rupture d’une biellette de direction qui nous a envoyé dans le talus.
Malgré la protection digne d’une armure sous la voiture les innombrables pierres qui y ont été projetées ont provoqué la rupture de la biellette droite. Grâce à notre caméra embarquée, nous avons pu obtenir la confirmation que cette casse mécanique avait eu lieu avant notre sortie de route.
Comme nous pouvons légitimement l’imaginer, il s’agissait pour toi d’une expérience unique. Te retrouvera-t-on dans le futur au départ d’une telle manifestation ?
Ces genres d’expériences me procurent énormément de plaisirs. C’est pour ces moment-là que je fais du rallye. Avec presque 30 ans d’expérience dans le copilotage, je suis toujours ravi de faire de nouvelles rencontres et de connaître de bonnes personnes.
Il est certain que si une telle occasion devait à nouveau se présenter et l’opportunité offerte pour moi de participer à cette épreuve ou de cette envergure, je ferai tout mon possible pour pouvoir y participer.
A l’heure actuelle, mon programme pour le reste de la saison n’est pas arrêté. Je n’ai pas de course planifiée et je demeure ouvert à toutes propositions ou nouveaux défis qui pourra me motiver.
Quel est le meilleur souvenir que tu as pris dans tes valises à ton retour du Maroc ?
J’ai découvert un pays magnifique dans ce contexte rallystique où les émotions décuplent les sentiments. Le professionnalisme du team PENTACAR ainsi que son accueil mais avant tout, je voudrais remercier mon pilote Franck pour la confiance qu’il m’a témoigné et la belle personne qu’il est.