Lionel MULLER – L’homme aux multiples casquettes

Le Valaisan âgé de 35 ans est un garçon incontournable dans le milieu du sport automobile en Suisse. Avec un curriculum vitae qui en fera pâlir plus d’un, ce directeur commercial de la chaîne de radio valaisanne “Rhône FM” a débuté sa carrière comme pilote de rallye en passant par une pige en tant que copilote, il était le créateur du site de référence du rallye helvétique “Inforallye”. Il assume aujourd’hui le rôle de secrétaire et de webmaster de l’écurie sportive “l’Atelier de la Tzoumaz” co-organisatrice de la course de Côte automobile Ayent-Anzère. Mais il est également le speaker du Rallye du Chablais sans oublier qu’il occupe encore la fonction de vice-président du Comité d’Organisation du Rallye International du Valais.

Swiss Rally Codrivers est parti à la rencontre de l’homme qui vit sa passion à 100 km/h.

Lionel, lorsque l’on découvre toutes les fonctions que tu occupes ou que tu as occupées par le passé, nous pouvons nous imaginer qu’il n’est pas toujours de concilier vie privée, vie professionnelle et passion du sport automobile. Quel est ton secret ?

Il n’y a pas vraiment de secrets, si ce n’est que la majeure partie de mon temps libre est consacrée à mes différentes activités. Il y a des périodes plus chargées comme le début d’été où le Rallye du Chablais et Ayent-Anzère s’ajoutent au programme habituel. Mais avec une année de recul sur l’organisation du Rallye International du Valais, cela permet de diluer un peu plus les tâches, maintenant que nous savons, à peu près, comment organiser un rallye.

Un merci tout particulier à ma compagne et à mon employeur qui ont la souplesse et la compréhension d’une passion très chronophage.

Lionel MULLER, directeur commercial à Rhône FM

Comment cette passion du sport automobile et du rallye en particulier est-elle née ?

C’était en 2000. Un ami d’enfance m’invite « à aller voir le rallye », discipline que je ne connaissais pas du tout. Je n’avais même jamais mis les pieds à Ayent-Anzère jusque-là, ayant pourtant toujours habité à… Ayent. Mais il faut dire que dès la première voiture arrivée en trombe dans l’équerre de l’épreuve d’Anzère, vers le départ de la Course de Côte, je me suis dit « un jour je ferai du rallye ». J’avais 12 ans. Sept années plus tard, le permis en poche et une mini voiture de course achetée quelques milliers de francs, j’ai commencé à arpenter les slaloms de Suisse Romande. Deux ans après, en 2009, grâce à l’aide de plusieurs personnes qui se reconnaitront, j’ai pu prendre part au premier RIV de ma très modeste carrière. C’était une immense satisfaction que de pouvoir réaliser mon rêve de gosse et d’avoir pu réunir un budget très conséquent pour l’étudiant que j’étais à l’époque. Comme j’aime à le dire “If you can dream, you can do it” (si tu peux le rêver, tu peux le faire).

Lionel MULLER et son navigateur Yvan BORGEAT lors de l’édition 2017 du Rallye International du Valais

Tu as débuté en 2009 en tant que concurrent (pilote de rallye), presque 15 ans plus tard tu te retrouves dans les coulisses de plusieurs évènements majeurs, nous pensons notamment au Rallye International du Valais, le Rallye du Chablais ou encore la course de Côte Ayent-Anzère.

Comment vit-on ces manifestations de l’autre côté du miroir ?

J’aime l’événementiel. Une partie de mon travail à Rhône FM est d’ailleurs de créer des événements ou activités pour nos auditeurs, clients, partenaires, etc.
La préparation en amont, la négociation avec les partenaires, la gestion des derniers détails, tout m’a toujours séduit. C’était donc assez légitime de se retrouver de l’autre côté de la barrière, au fil des opportunités qui se sont présentées.
Pour parler de la plus récente des fonctions prises, je peux dire que le RIV a été une incroyable aventure grâce à une équipe passionnée et surmotivée qui a tiré à la même corde. Avec la passion, on peut déplacer des montagnes. Et personnellement, la satisfaction de voir autant de monde acquis à la cause le samedi soir du RIV sous la cantine a été la plus belle des récompenses. On s’est dit qu’on avait “réussi quelque chose”, malgré notre méconnaissance de l’énorme machine que représente un rallye.


En étant spectateur, équipage ou autres, on a souvent notre vision de l’épreuve, de ce qu’on aimerait ou qu’on n’aimerait plus. Ce qui est tout à fait normal et humain. En étant de l’autre côté de la barrière, je peux par contre vous assurer que tout ce qui se fait a été minutieusement réfléchi. Les “contraintes” ou choix effectués ont toujours une bonne raison et sont essentiels pour que la machine puisse continuer de fonctionner.

Lionel en compagnie de l’ensemble du Comité du Rallye International du Valais

En ta qualité de speaker à l’occasion du Rallye du Chablais, tu es parfois appelé à tendre ton micro a de nombreux invités prestigieux. Si tu devais choisir une interview qui t’a particulièrement marquée, cela serait laquelle et pourquoi ?

C’est vrai que le Rallye du Chablais a la chance d’accueillir chaque année des pilotes de renom. Pouvoir tendre le micro à Sébastien Loeb ou Ari Vatanen est une immense chance, surtout qu’ils ont l’humilité et la passion pour transmettre de beaux messages.

Mais personnellement, ce qui me fait toujours le plus plaisir, ce sont les “petits” qui terminent leur rallye, parfois avec les larmes aux yeux d’avoir accompli leur rêve. On y ressent les heures d’effort, de préparation, de sacrifices, et c’est souvent un très beau message qui en ressort au moment de franchir le podium.

Speaker lors du Rallye du Chablais 2018, Lionel MULLER tend son micro au nonuple champion du monde Sébastien LOEB

Tu as l’esprit qui déborde de projets et de défis. Quel sera le prochain que tu souhaiterais relever ?

Redonner la passion aux jeunes (et moins jeunes) afin de voir à nouveau de beaux plateaux au départ de toutes les épreuves suisses, toutes disciplines automobiles confondues.

Les défis ne manquent pas d’être relevés par le Valaisan de 35 ans

Si un jour tu ne devais garder qu’un seul rôle dans le monde du sport automobile, cela serait lequel et pourquoi ?

Je ne me suis jamais trop posé ce genre de questions. En règle générale, quand je ressens que j’ai fait mon temps, j’arrête l’activité en question. Aujourd’hui, dur de dire lesquels persisteront plus longtemps que d’autres. Tant que la passion est là, on continuera.

La course de côte Ayent-Anzère, c’est pour ce week-end !