Marco MENCHINI mène la danse !

Swiss Rally Codrivers est parti sur les rives du lac Majeur, à la rencontre de l’actuel leader du championnat interne des copilotes, le tessinois Marco MENCHINI.

Connus dans le monde du sport automobile suisse et plus particulière en rallye pour leur générosité et leur bonne humeur, les pilotes et copilotes du Sud de la Suisse font l’unanimité dans les parcs d’assistance du championnat.

Actuellement leader du Trophée interne de Swiss Rally Codrivers, le tessinois de 36 ans Marco MENCHINI compte plus de 200 rallyes à son palmarès dans plus de 13 pays différents et 12 départs dans des manches WRC. Il est connu pour avoir navigué à de nos nombreuses reprises les helvètes Ivan BALLINARI, Massimo BELTRAMI ou encore Mirko PURICELLI. Mais Marco est également bien connu dans la péninsule italienne, où il s’aligne régulièrement aux côtés d’Alessandro RE.

Au-delà de son activité de copilote, le tessinois est également adjoint du directeur de course et membre du comité d’organisation du Rally del Ticino.

Entre soleil et pieds dans l’eau, nous avons rencontré cet homme discret mais travailleur dans son village natal de Morcote :

Marco, tu comptes déjà plus de 200 départs en rallye depuis tes débuts en 2007, dont 12 fois dans des manches du Championnat du Monde WRC. Comment arrives-tu à coïncider vie privée, vie professionnelle et passion pour notre sport ?

La passion du rallye et un véritable moteur pour mon corps et mon esprit, cela m’oblige bien évidemment à concilier travail, famille et sport. Heureusement, je travaille dans une entreprise qui me permet énormément de souplesse et j’ai une compagne qui me comprend et qui me soutient dans ma passion. Il faut dire que j’ai de la chance puisqu’elle m’autorise à consacrer mes vacances et mes week-ends à la pratique de mon sport.

Rally Italia Sardegna 2024

Tu as obtenu d’excellents résultats au cours de ta carrière, dont plusieurs podiums. Tu es monté deux fois sur la plus haute marche dont la dernière fois au Rallye du Pays de Gier en 2019 alors que tu naviguais “Bally”. Quels souvenirs gardes-tu de cette manche française ?

Ça été sans nul doute la course la plus disputée et difficile de ma carrière. Arrivé sur la ligne de départ de la dernière spéciale du rallye, nous possédions quelques dixièmes de seconde d’avance sur Greg et Pietro (n.d.l.r : Hotz et Ravasi). Nous savions que l’équipage neuchâtelo-tessinois allait tout donner dans le dernier chrono. Heureusement pour nous, nous avons réalisé une spéciale parfaite de bout en bout, sans aucune erreur. Considérant qu’il s’agissait de mon premier rallye au côté de Bally, c’était un peu comme une double victoire pour moi.  Je me souviendrais toute ma vie de cette ultime spéciale du Rallye du Pays du Gier 2019 comme étant l’ES avec une vitesse moyenne la plus rapide que je n’ai jamais courue

Ivan BALLINARI et Marco MENCHINI lors de leur victoire au Rallye du Pays du Gier 2019

Des routes enneigées du Rally Sweden à la poussière du Rally Italia Sardegna, tu as participé à 12 manches du Championnat du monde WRC. Peux-tu nous expliquer comment tu prépares ces longs déplacements ?

La préparation est certes longue, mais le 90% de la réussite réside dans la préparation et une méthodologie bien établie. J’approche systématiquement toutes mes courses de la même manière et comme s’il s’agissait de mon premier rallye. Le plus important est de connaître parfaitement les règles et d’être prêt à affronter tous les scénarios possibles sans ne rien laisser au hasard.

La préparation commence quelques mois avant la course. Tout d’abord, il faut établir minutieusement le plan des reconnaissances, vérifier si des spéciales ont déjà été effectuées les années précédentes ainsi qu’étudier le règlement particulier. Au terme de cette première phase, il faut s’assurer d’envoyer les innombrables formulaires et documents dans les délais demandés.

Parmi les difficultés majeures, nous n’avons pas la possibilité de réaliser l’entier du routier inscrit dans le roadbook, cela représenterait beaucoup trop de kilomètres. Ensuite, dans des pays comme la Suède ou la Finlande la langue utilisée sur les panneaux de signalisation augmente un tout petit peu le challenge, mais je dirais que ce sont des difficultés acceptables lorsqu’on a la chance de prendre le départ d’une manche du Championnat du monde WRC.

Pour conclure, lorsque tu arrives à la fin du rallye sans avoir à payer une ou des amendes et sans écoper de pénalité, c’est déjà une belle satisfaction, que je pourrais comparer à une victoire.

Federico DELLA CASAMarco MENCHINI au Rally Sweden en 2013

Tu as participé à la dernière manche WRC du Rally Italia Sardegna (même date que le Rallye du Chablais) et tu as terminé à la 34e place. Comment se passe le contact avec les “stars” mondiales de la discipline ?

J’ai eu le privilège d’avoir comme mentor une figure emblématique de notre sport, malheureusement décédé très tôt, en la personne de Philippe BUGALSKI.

J’ai eu la chance d’évoluer avec lui, ainsi qu’avec beaucoup de gens qui sont aujourd’hui à un très haut niveau. Je soulignerais que ce qu’il y a de plus beau avec ces sportifs, c’est que se sont de gens beaucoup plus simples que vous ne pouvez l’imaginer. Il n’est pas rare de se retrouver assis à l’abri du soleil avec certains d’entre eux et de plaisanter sur les épreuves spéciales qui viennent d’être parcourues ou de se remémorer des anecdotes des dernières éditions.

Gianmarco DONETTO était accompagné par Marco MENCHINI sur leur Skoda Fabia Rally 2

La Croatie, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne ou encore la France on s’imaginerait presque à l’Euro Foot. Quel est le rallye que tu as préféré et pourquoi ?

Il est difficile pour moi de choisir parmi tous ces rallyes, plus beau les uns que les autres et cela en raison de plusieurs paramètres. Compétiteur dans l’âme, je répondrais que le plus beau sera le prochain auquel je pourrai participer, mais si je dois répondre à cette question, je dirais que le plus important à sans doute été le Rally Sweden, où nous avons gagné la catégorie des deux roues motrices.

Une fois la ligne d’arrivée passée, nous avons retrouvé Sébastien LOEB et l’ancien patron du trophée Citroën. Ils nous ont serré la main pour nous féliciter.

Quel est le rallye auquel tu rêverais de participer ?   

J’aimerais pouvoir participer au Rally Japan ! Et pourquoi pas au Rally del Ticino avec 200 km d’épreuves spéciales (rires).

Marco MENCHINI rêve de pouvoir un jour participer au Rally Japan WRC

Personnellement, je tenais à profiter de cette interview pour remercier toute l’équipe de Swiss Rally Codrivers. J’ignorais l’existence de cette association jusqu’à cette année lorsque je me suis retrouvé à Savigny lors de la journée de formation annuelle des nouveaux copilotes. Je dois reconnaître que l’équipe emmenée par Gaëtan LATHION réalise un excellent travail au profit de la relève de notre sport. Le sourire qui j’ai pu lire sur les lèvres des participants témoignent de la qualité et de l’implication de tous les instructeurs présents.

Je vous félicite pour votre engagement auprès de la jeunesse et je vous remercie de m’avoir accueilli dans cette belle aventure qui est la vôtre.